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Katherine Johnson, bien plus qu'un "ordinateur en jupe"

Dernière mise à jour : 20 mai 2020

Physicienne, mathématicienne et ingénieure spatiale américaineKatherine Johnson, née Coleman, a contribué à de nombreux projets de la NASA. Née en 1918 à White Sulphur Springs de parents d'origine africaine, elle est décédée récemment à l'âge de 101 ans. Après son décès, James Bridenstine, administrateur à la NASA, la qualifie d'héroïne de l’Amérique, saluant « une pionnière dont l’héritage ne sera jamais oublié »


Katherine Johnson, NASA
Katherine Johnson / Crédits : NASA

Une étudiante brillante dès son plus jeune âge  

D'une nature curieuse et très agile avec les nombres, Katherine Johnson s'est très vite démarquée à l'école. Brillante élève, elle termine le lyçée à seulement 13 ans avant d'intégrer l'université d'État de Virginie-Occidentale. Diplômée en mathématiques et en français, elle commence à 18 ans une carrière en tant que professeure dans une école de Virginie.


En 1939, Katherine Johnson est sélectionnée avec deux autres étudiants afro-américains et intègre un programme de deuxième cycle en mathématiques offert par son ancienne université. Cependant, Katherine préfère abandonner au bout d'une session, souhaitant fonder une famille avec son époux James Goble. Elle aura avec lui 3 enfants, mais malheureusement James décèdera en 1956 des suites d'une tumeur inopérable.


Ses débuts au National Advisory Committee for Aeronautics’ (NACA’s)

En 1952, elle apprend par un proche l'existence de postes vacants dans la section informatique de la zone ouest du National Advisory Committee for Aeronautics’ (NACA’s) Langley laboratory. Katherine et James décident alors d'aller s'installer à Newport News, en Virginie, et Katherine commence à travailler à Langley l'été suivant. Elle intègre alors une équipe constituée de femmes noires quelle appelle les "ordinateurs en jupes". Sa mission consiste à relever les données de boites noires d'avions et réaliser des calculs complexes à la main, utilisés par la suite par les ingénieurs.


Son intégration dans une équipe 100 % masculine et de nombreux projets

Mais très vite, elle se retrouve assignée a une équipe entièrement masculine. En effet, en pleine guerre froide, la NASA cherche à devancer les Russes dans la conquête de l'espace, et ses connaissances en géométrie analytique sont alors particulièrement appréciées.


Bien que les barrières en race et genre soient toujours présentes, Katherine Johnson parvint à s'intégrer rapidement dans l'équipe. Ce qui n'était à la base qu'une affectation temporaire devient alors permanent, personne ne souhaitant la renvoyer chez les femmes. Petit à petit, elle accède à des réunions de plus en plus importantes, se rendant de plus en plus indispensable. Elle va alors contribuer à de nombreuses missions, notamment :

 

  • En 1959, elle parvint à faire les calculs du premier lancement suborbital d'Alan Shepard.

  • En 1960, elle devient la première femme créditée comme auteure dans un raport de recherche, en coécrivant avec l'ingénieur Ted Skopinski sur les équations décrivant la trajectoire d’un vol spatial orbital.

  • En 1962, le premier astronaute américain à faire le tour de la Terre, John Glenn, demande à ce qu'elle vérifie une dernière fois les calculs de sa trajectoire. En effet, même si les ordinateurs permettaient déjà de faire des calculs, John Glenn a préféré que Katherine Johnson refasse les calculs à la main afin de pouvoir décoller le plus sereinement possible. Il affirmera d'ailleurs : "Si elle dit qu'ils sont bons, alors je suis prêt à partir"

  • Elle a par la suite déterminé la trajectoire du vol d'Apollo 11 vers la Lune, ainsi que la descente de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur le sol lunaire.

  • Katherine Johnson travaille également sur la mission Apollo 13 et aidera l'équipage à revenir sur terre après son échec.


Katherine Johnson, de l'ombre à la lumière

Katherine Johnson et ses exploits sont longtemps restés dans l'ombre, jusqu'à ce qu'elle soit mis en lumière ces dernières années.


En 2015, Katherine Johnson s'est vu décerner par Barak Obama, la Médaille Présidentielle de la Liberté, très haute distinction civile des États-Unis.


Katherine Johnson et Barak Obama, NASA, médaillé de la Liberté, 2015
Katherine Johnson et Barak Obama / Crédits: Reuters/Carlos Barria

Enfin, vous pouvez retrouver l'histoire de Katherine Johnson dans l'excellent film "Les Figures de l'Ombre" où elle est interprétée par la talentueuse Taraji P. Henson. Sorti en 2016 et nominé pour 3 oscars, le film lui rend merveilleusement bien hommage, ainsi qu'à Mary Jackson, et Dorothy Vaughn, les deux autres "figures de l'ombre". Je vous propose de visualiser la bande-annonce des "Figures de l'Ombre" ci-dessous :


Sources et lectures complémentaires :




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